Au cours de cette première séance d’une série consacrée aux liens entre texte et image, nous avons hier travaillé sur la question du style cinématographique:
- focalisation externe,
- style simple et transparent, voire minimal,
- usage de « l’oeil caméra » (Dos Passos) et d’une palette de points de vue (panoramiques, zooms…)
tels sont quelques-uns des procédés qui caractérisent cette écriture, et tels qu’on les trouve chez Steinbeck (Des Souris et des hommes), mais aussi… chez Victor Hugo, qui adopte volontiers sur ses personnages un regard en pure extériorité. C’est le type de narration adopté par exemple pour décrire l’arrivée de Jean Valjean à Digne dans Les Misérables (1862). Chez Hugo, ce procédé est moins d’origine cinématographique (art inventé en 1895, dix ans après la mort du maître) que feuilletonnesque. Nous avons également observé le travail d’adaptation effectué par Alain Corneau sur le roman Tous les Matins du monde en vue de sa réalisation
- Les textes et les scénarios étudiés (Hugo, Steinbeck, Quignard, Corneau…) sont disponibles sur ce diaporama et sur cet exemplier distribué en séance.
- L’extrait du film d’Alain Corneau Tous les matins du monde est disponible sur la WebTV de l’Université.
L’exercice du jour consistait à écrire un texte en écriture cinématographique, à partir de photos de Cartier-Bresson (sur le diaporama proposé ci-dessus). De l’aveu des participants, raconter une histoire en focalisation externe est technique et exigeant. L’exercice paraît plus facile avec les mauvais genres (western, thriller, policier…) qu’avec le roman psychologique français.